Tous les péchés, qu’ils soient commis par la chair ou par l’esprit, en acte ou en désir, celui qui a décrété de les châtier par son jugement, a promis aussi de les pardonner par la pénitence, quand il a dit à son peuple : Fais pénitence et je te sauverai ; et encore : Je suis le Dieu vivant, dit le Seigneur, et j’aime mieux la pénitence que la mort. Donc la pénitence est vie, puisqu’elle est préférée à la mort. Eh bien pécheur, toi qui me ressembles – mais non, tu l’es moins, car je reconnais ma supériorité dans le péché -, jette-toi sur elle, embrasse-la, comme un naufragé face à une planche de salut. Toi qui étais plongé dans les flots du péché, elle te soutiendra, elle te conduira jusqu’au port de la clémence divine.

Saisis l’occasion d’une chance inespérée, afin que toi qui n’étais jadis devant le Seigneur qu’une goutte au bord d’un seau, un grain de poussière sur l’aire à battre le grain, un vase de potier, tu deviennes un jour un arbre, cet arbre planté au bord des eaux, qui garde toujours son feuillage, donne du fruit en son temps et ne verra ni le feu ni la hache. Fais pénitence de tes erreurs, puisque tu as trouvé la vérité ; fais pénitence d’avoir aimé ce que Dieu n’aime pas, puisque nous-mêmes nous ne permettons pas à nos esclaves de fréquenter ce qui nous déplaît. La règle de l’obéissance réside dans la conformité des sentiments.

Que le méchant abandonne son chemin, et l’homme pervers ses pensées !

Qu’il revienne vers le Seigneur, qui aura pitié de lui ; car il est tendre est compatissant le Seigneur notre Dieu, il renonce au châtiment.

Le Seigneur ne désire pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive !